transition from Open Banking to Open Finance
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Open Banking
Pourquoi l’Open Finance nous importe
date Nov 16, 2022

Comment nous avons participé au passage de l’Open Banking à l’Open Finance.


Il s’en passe des choses en l’espace de 10 ans. Lorsque nous nous sommes lancés en 2012, personne ne parlait d’Open Banking. En fait, c’est nous qui avons lancé cette conversation. Nous pressentions l’opportunité d’exploiter la puissance de la technologie pour innover, améliorer et finalement transformer les secteurs de la banque et des services financiers.

En disruptant le marché, nous sommes devenus l’un des catalyseurs de certaines réglementations de la DSP2, ainsi que de la directive sur la monnaie électronique. Ces dernières ont contribué à donner naissance aux néo-banques et à toutes sortes d’outils et applications sur lesquels les consommateurs s’appuient aujourd’hui pour ouvrir un compte courant, le gérer et payer à partir de ce dernier.

Malgré les incroyables innovations qui ont émergé du mouvement Open Banking, celui-ci a aussi ses propres limites. Après tout, il n’y a pas grand-chose que vous puissiez faire pour améliorer l’expérience de vos clients lorsque les réglementations existantes ne fournissent que des directives sur la manière d’exploiter les informations relatives aux comptes courants. C’est pourquoi nous mettons à profit toute la connaissance que nous avons acquise en ouvrant la voie à l’Open Banking pour construire, développer et faire évoluer l’avenir de l’Open Finance. Découvrez pourquoi toutes les entreprises devraient se préoccuper de cette question dès aujourd’hui.


De l’Open Banking à l’Open Finance : s’agit-il vraiment d’une transition ?

En tant qu’êtres humains, nous avons appris que presque tout dans la vie a un début, un milieu et une fin. Cela peut être vrai dans de nombreux cas. Cependant, ce qui est souvent identifié comme le passage de l’Open Banking à l’Open Finance a toujours été, du moins pour nous, un chemin parallèle.

En effet, la logique sous-jacente de l’Open Banking et de l’Open Finance est essentiellement la même. Ce qui les différencie, cependant, se résume à deux facteurs clés : 

  • Le type de données auxquelles les entreprises peuvent avoir accès pour débloquer de nouvelles innovations 
  • Les réglementations en place pour protéger ces transferts de données.

Pour la petite histoire, lorsque nous avons plongé tête baissée dans l’Open Banking il y a 10 ans, il n’existait absolument aucune réglementation. Nous construisions essentiellement le navire au fur et à mesure qu’il naviguait, ce qui nous a permis de nous asseoir à la même table que les législateurs et d’autres organismes gouvernementaux afin d’établir ensemble certaines des réglementations sur la confidentialité des données et les services de paiement qui existent aujourd’hui.

Malheureusement, la plupart des règlements créés avaient une portée très limitée. Il est vrai que la réglementation DSP2 a établi certains garde-fous nécessaires à l’Open Banking, notamment pour permettre une plus grande variété de services de paiement à des coûts beaucoup plus bas pour les consommateurs. Mais ces directives n’avaient absolument rien à voir avec les initiatives d’Open Finance sur lesquelles nous travaillions déjà. Aujourd’hui, ces réglementations n’ont toujours pas rattrapé leur retard, même si les bonnes conversations ont enfin lieu.

Ainsi, si l’on considère la question d’un point de vue purement réglementaire, il ne fait aucun doute qu’une transition progressive de l’Open Banking à l’Open Finance a eu lieu. Et nous croyons fermement que le travail accompli jusqu’à présent alimentera la transition inévitable vers l’Open Data. Mais en pratique, l’Open Finance n’est pas un concept nouveau. Elle n’a simplement pas encore été entièrement réglementée.


Nous pensons que les individus doivent être les propriétaires de leurs propres données.

En parlant de réglementation, voici une chose que nous avons toujours su et ressentie comme étant véridique à mesure que nous avancions sur la voie d’Open Finance : les individus doivent être propriétaires de leurs données. Ils devraient pouvoir y accéder quand ils le veulent ou en ont besoin, tout comme ils devraient pouvoir déterminer qui peut y accéder et comment elles peuvent être utilisées en leur nom. Rendre les données « mobiles » est la clé pour créer de meilleurs produits et services qui améliorent la vie des consommateurs.

La relation que les individus entretiennent avec les données, au sens propre comme au sens figuré, est bien différente aujourd’hui de celle qu’ils entretenaient lorsque le « big data » était encore un concept relativement inconnu (et légèrement redouté). Mais avec l’arrivée sur le marché de produits et de services financiers plus rationalisés, tous alimentés par des données – ainsi que des extensions de ces solutions qui vont bien au-delà des seuls services financiers – il est devenu plus facile de voir la valeur de leurs données en action. Sachant que l’accès aux données peut conduire à des innovations qui facilitent, simplifient, personnalisent, etc. la vie quotidienne, le partage devient une évidence, et est donc perçu comme moins risqué.

Les utilisateurs peuvent désormais exploiter leurs propres données pour libérer des possibilités infinies, s’ils le souhaitent. Et si la sécurité des données suscite encore des craintes (pour des raisons évidentes), les individus sont aujourd’hui beaucoup moins réticents à partager leurs données, car ils savent qu’ils en tireront quelque chose.

Heureusement, des réglementations telles que le RGPD et la DSP2 – notamment avec l’introduction de l’authentification forte du client (SCA) – ont permis de trouver un juste équilibre entre sécurité et innovation dans l’ensemble du secteur. Ces mesures ont clairement montré que les données personnelles sont la propriété exclusive de l’individu et qu’elles doivent donc être protégées en conséquence. Cela a permis aux individus d’avoir désormais un contrôle direct sur la manière dont leurs données peuvent (ou non) être partagées. Du point de vue de la confidentialité des données, c’est une grande victoire en termes de réassurance.

Cependant, ces réglementations ont également réussi à susciter quelques remous, notamment parmi les banques traditionnelles. Pourquoi ? Parce que, tout à coup, elles ne pouvaient plus agir en vase clos. Si les clients souhaitent que leurs données soient partagées avec des fournisseurs tiers afin de bénéficier de produits et de services haut de gamme non fournis par leurs banques, ces dernières doivent s’y plier.

 

Un véritable changement : passage d’un monopole à un paysage concurrentiel

Pour être honnête, la transition dont nous devrions vraiment parler est la façon dont la révolution Open Data, de manière générale, a perturbé (et brisé) le monopole des données que les banques ont eu sur les services financiers pendant des années. Surtout à une époque où l’accès aux données des clients est essentiellement devenu un enjeu majeur pour maintenir un avantage concurrentiel sur le marché. Bonne nouvelle : cette situation a donné naissance à un paysage de plus en plus compétitif, innovant et avant-gardiste, axé plus que jamais sur les consommateurs et les entreprises.

 Il ne s’agit pas de suggérer que le modèle bancaire traditionnel est en passe de devenir obsolète. Cependant, l’arrivée en nombre croissant sur le marché de nouveaux acteurs financiers axés sur les données et la technologie a obligé les banques traditionnelles à repenser leur modèle d’entreprise afin de devenir plus agiles et plus axées sur le client. Sans compter que cela a également entraîné une baisse des prix.

Mais cela a également placé les banques dans une situation précaire. Elles ne veulent pas être perturbées. Elles ne veulent pas perdre le contact direct avec leurs clients. Elles ne veulent pas baisser leurs prix. Malgré leur réticence au changement, de nombreuses banques ont rapidement appris qu’elles devaient s’adapter et évoluer en fonction de ce que leurs clients attendent d’elles. Aujourd’hui, elles ont le choix : maintenir le statu quo – parce qu’elles savent qu’il y aura toujours une place pour les banques traditionnelles dans l’écosystème des services financiers – ou suivre l’exemple des autres fintechs et investir dans l’innovation pour rester compétitives ? (Ce point est purement rhétorique, il n’y a manifestement pas de choix ici).

Les consommateurs n’ont ni le temps ni la patience de s’encombrer de process lourds. Ils veulent tout faire par en ligne, qu’il s’agisse de télécharger des documents, de communiquer des coordonnées bancaires ou d’effectuer des paiements. Si de tels flux numériques simples étaient une nouveauté il y a quelques années, ils font désormais partie intégrante de l’expérience client. En d’autres termes, ne pas fournir de services rationalisés de ce type est un excellent moyen de perdre des clients, et rapidement.

 Et si de nombreuses banques utilisent la « sécurité » comme argument pour empêcher leurs clients de quitter le navire, nous allons vous révéler un petit secret : les banques traditionnelles ne sont pas plus sécurisées que n’importe quel acteur fintech du mouvement Open Banking. Tous sont régis par les mêmes réglementations et directives de paiement. Ces éléments à eux seuls ont complètement nivelé le terrain de jeu.

 


Pourquoi l’Open Finance n’a pas percé plus tôt ?

On pourrait penser qu’avec une concurrence accrue et une technologie qui évolue à un rythme rapide, le mouvement de l’Open Finance aurait été un peu plus avancé aujourd’hui. Malheureusement, l’innovation est souvent accompagnée de ses propres vents contraires – et l’Open Finance ne fait pas exception à cette règle. Trois éléments l’ont ralentie :


1. Un champ d’application fragmenté de la réglementation actuelle

Comme indiqué précédemment, la réglementation DSP2 ne concerne que les services de paiement et, par conséquent, ne régit que le partage des données liées au compte courant d’un individu (car les gens ne paient pas avec des comptes d’épargne). Or, le compte courant n’est qu’un élément la situation financière d’une personne et ne constitue en aucun cas un bon indicateur de sa valeur nette.

Ce qui complique encore les choses, est l’existence d’un ensemble complètement différent de réglementations (comme la MiFID) qui régissent les services d’investissement, notamment la manière dont la richesse est divulguée, la manière dont le risque est évalué, la manière d’informer le client des risques, etc. Ces réglementations ne sont pas du tout en phase avec les directives relatives aux services de paiement, ce qui rend d’autant plus difficile la création de normes unifiées applicables à l’ensemble de l’Open Finance.

De toute évidence, cela crée une énorme opportunité de changer l’objectif des réglementations actuelles pour l’étendre au-delà des paiements et aux investissements. Il est peu probable que cela se produise lors de la prochaine évolution de la réglementation, du moins, pour tout ce qui dépasse les comptes de chèques et d’épargne. Toutefois, des travaux sont en cours pour normaliser ce à quoi devrait ressembler cette prochaine phase de la réglementation.


2. Différents niveaux de risque lors du partage de données relatives aux placements

C’est une chose de partager les données d’un compte courant, qui peuvent comprendre, pour une personne lambda, jusqu’à des dizaines de milliers d’euros. C’en est une autre de partager des données de placement, en particulier pour les personnes fortunées qui, pour de nombreuses raisons, ne souhaitent pas que l’ensemble de leur patrimoine soit facilement accessible par les organismes gouvernementaux. Cela devient encore plus compliqué lorsque le patrimoine est réparti entre plusieurs pays, devises et lois fiscales. Ainsi, si de nombreuses personnes voient l’intérêt de rendre ce type de données accessibles – afin de profiter de produits et de services innovants -, il existe un niveau de risque plus élevé qui doit être atténué par une meilleure réglementation.


3. Un investissement supplémentaire imposé aux banques

Croyez-le ou non, l’infrastructure IT qui gère les comptes courants est souvent très différente de celle qui gère les autres produits bancaires (dont les comptes d’épargne). C’est un obstacle technologique à surmonter, mais ce n’est pas le véritable problème. Partager les données des comptes d’investissement de la même manière que les données des comptes courants doublerait ou triplerait très probablement le coût de la création d’une API à cet effet – et très peu de banques et d’institutions financières sont désireuses de réaliser un investissement (par leurs propres moyens) qui pourrait très bien entraîner une perte supplémentaire de clients.

Cela dit, elles pourraient facilement monétiser ce type d’investissement en demandant aux clients de compenser les coûts, mais cela ne fonctionnera probablement que si les API qu’elles conçoivent sont propres et que l’expérience client qu’elles créent est excellente. Sinon, la bataille risque d’être rude. Quoi qu’il en soit, une question se pose : si l’API est monétisée, est-elle encore vraiment « ouverte » par nature ? (Le jury n’a pas encore délibéré…)


Deux grandes raisons pour lesquelles l’Open Finance est importante

Il existe de nombreux avantages et cas d’utilisation spécifiques à l’Open Finance que nous pouvons approfondir. Pour les besoins de cet article, voici pourquoi nous pensons que le mouvement Open Finance est l’avenir :

  • Il encourage la concurrence : jusqu’à il y a environ 10 ans, les banques traditionnelles tenaient les clients – et leurs données – en otage. Mais cela n’aurait jamais dû être le cas. Les banques ne possèdent pas les données des clients, y compris les détails des transactions et les soldes des comptes. Ces informations sont la propriété exclusive du client. Ce que les banques possèdent, c’est l’infrastructure et les process qui permettent aux clients d’accéder à leurs services bancaires. Cependant, en l’absence de toute concurrence, les banques n’ont eu absolument aucune raison de changer ou de relâcher les rênes sur les données des clients qu’elles avaient autrefois en leur seule possession.

Heureusement, les mouvements Open Banking et Open Finance ont depuis mis une pression sur l’ensemble du secteur des services financiers pour qu’il s’améliore et soit davantage centré sur le client. Cela a conduit à une augmentation significative de la concurrence et, par conséquent, à une baisse considérable des prix.

  • Elle dope l’innovation : de la même manière, une concurrence accrue entraîne de nouvelles innovations. L’objectif ultime de l’Open Finance est de permettre aux entreprises de créer des produits, services et solutions meilleurs qui donnent aux consommateurs ou aux entreprises une plus grande visibilité sur leur situation financière. Il s’agit notamment de faciliter la vie en temps réel et de rendre les processus plus pratiques. Un autre élément consiste à favoriser la valeur client à long terme. Réaliser cette équation complexe n’est possible que si l’on a accès aux bonnes données.

 

Comme vous pouvez le constater, l’Open Banking, en tant que solution pour les financements quotidiens ou à court terme, a ouvert la voie à l’Open Finance pour apporter le même niveau d’innovation aux financements à long terme (et au-delà). Notez que l’Open Finance est déjà là. Nous l’avons construit au cours des dix dernières années. Ce n’est qu’une question de temps avant que la réglementation ne suive. 

D’ici là, nous continuerons à repousser les limites de l’Open Finance afin de dégager de nouvelles valeurs pour les clients et de susciter l’innovation qui permettra au secteur des services financiers de rester compétitif.

 

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Sébastien Bianco
Sébastien Bianco
Creative Lead